L’angoisse de la page blanche de ce nouveau blog, je ne sais pas par où commencer pour vous conter nos aventures.
« De tous temps, les hommes en Afrique du Sud… » (Terminale B)
« L’afrique du Sud. Nous verrons dans un premier temps l’Afrique (I), puis le Sud du continent (II) » (1ère année de fac de Droit)
« L’Afrique du Sud, terre de contrastes… » (Sciences Po).
En réalité nous avons commis pour ce voyage ce que nous ne devrons pas réitérer lorsque nous aurons un enfant : lire trop d’ouvrages sur le sujet. Nous sommes partis avec de nombreux a priori sur cette destination qui – comme vous le savez sans doute – s’est décidée à la dernière minute.
L’Afrique du Sud, en quelques chiffres dans le dernier ouvrage que j’ai eu le temps de lire dans l’avion (12 h de vol sans compter notre escale Néerlandaise), c’est :
– 1 219 090 km2 ;
– 50 millions d’habitants ;
– 11 langues officielles ;
– Une espérance de vie de moins de 50 ans ;
– 12% de la population atteinte du VIH ;
– 23.5% de taux de chômage ;
(chiffres de 2011)
Les ouvrages traitent également tous du taux de délinquance extrêmement élevé, ce qui n’était pas de nature à rassurer nos mères respectives (coucou maman !).
En réalité nous avions réservé un hôtel en centre-ville pour notre première nuit, puis quatre nuits chez une adorable jeune femme qui vit à Sea Point, sur la côte Atlantique (Atlantic Seabord) de la ville. L’hôtel nous avait fort heureusement envoyé un gentil taxi qui tenait notre nom sur une pancarte à la sortie de l’aéroport – je crois que tu deviens vieux lorsque quelqu’un t’attend avec une pancarte à l’aéroport, et c’est la deuxième fois que cela m’arrive cette année… La conduite à gauche à manqué de me tuer lorsqu’au premier virage j’ai poussé le cri anxieux de celle se croyant à contresens. Ce sentiment ne m’a malheureusement toujours pas quitté une semaine après notre arrivée, ce qui causera à notre voiture de location un premier petit incident, 10 minutes à peine après avoir quitté l’agence de location… (à ce propos, si vous savez comment enlever ces traces noires sur la carrosserie, histoire que nous n’y laissions pas notre caution….)
La ville se distingue très clairement en quartiers occupés par des types de population différents. La côte Atlantique sur laquelle nous avons eu l’occasion de vivre quelques jours, est sublime ! Des palmiers, une « promenade » tout le long de la côte, une vue à couper le souffle, et des immeubles avec de grandes verrières pour ne rien manquer du spectacle. Ici vivent clairement les blancs fortunés de Cape Town. Le Centre ville appelé le City Bowl est largement plus métissé. De grands buildings côtoient des immeubles de taille plus modeste, les avenues principales sont larges et croisent d’autres rues toujours à angle droit, ce qui donne sur une carte un découpage très américanisé où il est assez aisé de se repérer. Les commerces sont principalement des cafés/restaurants, des échoppes de réparation de téléphones portables, et quelques supermarchés. Autant la côte Atlantique est très calme et apaisante, autant le centre-ville fourmille de monde, de couleurs, de bruits, de klaxons, et d’odeurs émanants des petits restaurants take away. Enfin, autour de la ville se découpent certains quartiers dits résidentiels, très distincts également. Vredehoek par exemple est un quartier qui semble destiné à une population blanche middle class, tandis que Woodstock est un quartier très majoritairement noir où il est peu conseillé de traîner, à l’exception d’un petit « Center Market » composé de hipsters blancs où la tenue réglementaire semble être la barbe de 3 semaines et la chemise à carreaux. Le frisson du bobo en somme.
L’infrastructure ferroviaire est assez pauvre en Afrique du Sud et il nous a de toutes façons été déconseillé de prendre le train en tant que touristes à cause de l’insécurité ambiante. Tous les travailleurs ici disposent de leur propre véhicule, les transports en commun étant encore quasi-inexistants, même s’il semble y avoir eu une amélioration notable depuis la Coupe du Monde de 2010. Si l’on ne dispose pas de sa propre voiture, le moyen le plus sympathique et le plus « local » de rallier ces quartiers les uns aux autres reste encore de prendre les mini-bus taxis. A ne pas confondre avec les « metered taxis » tels que nous les connaissons en Europe. Les mini-bus taxis sont des petites fourgonnettes aménagées en petits bus pouvant contenir une douzaine de personnes, et que nous connaissons en France plutôt pour leurs occupantes à soupirs tarifés. Ces mini-bus circulent partout dans Cape Town, les quartiers et la côte Atlantique, et klaxonnent à tout va. Un « rabatteur » (même si le terme n’est pas des plus seyants) assis à côté du conducteur hurle à la cantonade la destination du mini-bus. La cantonade en question étant principalement les personnes qui marchent sur les trottoirs. (La mentalité automobile est tant intégrée en Afrique du Sud que si vous êtes un piéton, vous êtes nécessairement à la recherche d’un mini-bus ou d’un taxi.) Vous les hélez donc d’un bras levé, et ils s’arrêtent sur le bas côté à votre hauteur. Vous montez à l’intérieur vous installer, et payez le trajet (entre 50 et 60 centimes d’euros pour le trajet, quelle qu’en soit sa durée) en donnant votre obole à la personne devant vous qui se chargera de la passer à la personne devant elle et ainsi de suite jusqu’au chauffeur. La monnaie éventuelle vous reviendra par le même chemin. Pas de billet délivré ni à composter ! Pour vous arrêter, demander au « rabatteur » de faire arrêter le mini-bus à l’endroit qui vous sied le plus. De jours en jours, nous avons compris que ces mini-bus ont plus ou moins un itinéraire fixe avec un terminus donné, inscrit sur l’arrière de leurs fourgonnettes. De même, leurs points de départs sont toujours les mêmes, en fonction du quartier dans lequel ils se rendent. (Pour les touristes qui passeraient un jour éventuellement sur ce blog, à l’angle de Strand Street et d’Adderley Street, les mini-bus vont à Sea Point. A l’angle de Darling Street et du Flea Market, les mini-bus vont vers Vredehoek. Vous y trouverez également des « metered taxis »).
Concernant l’insécurité, il faut dire que le site du MAE sur le sujet est relativement anxiogène, et que notre visite au Consulat de France à Cape Town n’a pas arrangé la donne, la femme nous recevant nous rabrouant vertement lorsque nous avons sorti – à l’intérieur du Consulat ! – nos passeports, de peur de nous « les faire voler »…
En réalité, il faut bien reconnaître qu’il existe une ambiance très particulière qui ne correspond à rien que je ne connaisse en France – il faut dire qu’habiter le 14è arrondissement ne fait pas non plus particulièrement de moi une baroudeuse aguerrie. Toutefois, de simples précautions permettent de réduire le risque de façon importante : Rien dans les poches arrières du jean, les choses importantes (clefs/téléphone dans les poches avant). Dans le sac, que des choses sans grande valeur afin de ne pas pleurer dans le cas d’un vol à l’arrachée. Si l’on conduit, les portières doivent toujours être fermées, les fenêtres également ou alors un mince filet ouvert afin de laisser passer l’air, mais pas plus d’un doigt. N’accepter aucune aide et vérifier que l’on est bien seul lorsque l’on retire de l’argent aux distributeurs, ne pas sortir d’appareil photo ou son téléphone de façon trop ostensible, particulièrement en centre-ville. Enfin, et c’est il me semble la seule chose vraiment pénible ici bien qu’on s’en accommode : il existe un vrai couvre-feu à la tombée de la nuit qui arrive malheureusement très tôt en cette période hivernale (environ 18h). Les journées commencent dont assez tôt, les gens commençant à 8h le matin (coucou les copains parisiens qui bossent dans la com’ et commencent vers 10h30 !), et se terminent vers 17h. Entre 17 et 18h les magasins ferment, les gens rentrent chez eux, et entre 18h et 18h30, les derniers retardataires pressent le pas. A partir de 18h30, il n’y a plus personne dans les rues, sauf quelques personnes louches dont on ne voudrait pas croiser la route. Il semblerait qu’il existe toutefois une parade à ce couvre-feu : sortir en groupe, c’est-à-dire au moins à 4 ou 5 personnes. Cette première semaine ici ayant été consacrée à nous trouver un appart / une voiture / du crédit téléphonique et internet / visiter un peu la ville, nous n’avons pas eu l’occasion de nous lier d’amitié avec plusieurs personnes, c’est pourquoi je n’ai pas encore pu valider cette théorie.
Cela dit, il faut bien reconnaître que la paranoïa est une maladie contagieuse, et qui ne repose sur rien de concret, puisque depuis notre arrivée, nous n’avons eu affaire qu’à des gens charmants qui se sont proposés de nous aider pour tout un tas de choses.
A suivre pour nos prochaines visites : Robben Island (l’Ile sur laquelle N.Mandela a été emprisonné une bonne partie de sa vie), Stellenbosch (les vignobles), monter en haut de Table Mountain et du Lion’s Head, aller au Cap de bonne Esparance et au Cap des Aiguilles (point le plus au sud su continent Africain, et point de jonction entre l’Océan Atlantique et l’Océan Indien), voir la plage des Pingouins, visiter une réserve d’animaux sauvages…