Mzoli’s Place

Notre weekend dans les townships s’est fini dimanche dans un autre Township près de Cape Town : Gugulethu.

On y trouve Mzoli’s Place, du nom de son fondateur, qui est l’endroit festif des alentours le dimanche. Le concept : un bon vieux barbecue / « boite de jour ». Enfin, plus ou moins !

Vous rentrez dans la boucherie du coin, acheter le nombre côtelettes/saucisses de votre choix.

Mes excuses pour les végétariens/végétaliens, mais ici, ce que vous aurez et qui se rapproche le plus d’un légume, c’est de la bière. A foison. Rémy a maîtrisé son haut le coeur à la vue de toute cette barbak crue, et nous voilà partis avec notre plateau pour le faire cuire dans l’immense feu de bois local.

 

Vous en ressortez avec votre viande cuite à la perfection sur votre petit plateau, avec la sauce locale secrète (je vois déjà Marcos faire des propositions sur la recette de celle-ci, sache que JE NE VEUX PAS LES ENTENDRE), en tous cas elle est à se damner !

La première difficulté sera d’ordre pratique : avec votre plateau de viande, vous n’aurez pas de serviettes (mais vous en aurez préalablement apporté avec vous parce que vous êtes malins/organisés/psychorigides de la propreté pour Rémy). Léger détail comme vous pouvez le constater, les couverts ne sont pas non plus prévus au programme. Retrouvez vos instincts de carnivore, et saisissez les côtelettes à mains nues, découpez vos saucisses avec les doigts. Les enfants (mal élevés) vous le diront, c’est meilleur quand on mange avec doigts justement, ça tombe bien !

La difficulté résidera ensuite dans le fait tout d’abord de trouver une place où vous asseoir pour déjeuner, mais vous pourrez toujours compter sur la gentillesse des Sud Africains qui, ayant fini de déjeuner, se lèveront spontanément pour vous permettre de déjeuner assis (un peu comme dans le métro parisien, ou quasiment).

Le barbecue géant est animé par un DJ qui balance la musique tellement forte que toute tentative de conversation sera vite avortée (en même temps avec la viande dans la bouche vous n’aviez pas fière allure, ce n’est pas dramatique). Au final cela ressemble plutôt à une discothèque à ciel ouvert, où la boisson officielle est visiblement l’eau gazeuse comme vous pourrez le voir sur les photos ci-dessous.

Je recommande fortement ! (Et non, personne n’a été malade à la suite de notre investigation alimentaire, malgré la mine déconfite de nos collègues de travail respectifs lorsque nous leur avons raconté ça le lundi matin).

 

 

 

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Langa, le plus vieux Township Sud Africain

Difficile décision que celle de vous parler de notre passage dans un township (bidonville, pour les non anglophones). Le ton sera délicat à trouver, et je vais donc remiser de côté l’humour des précédents posts.

Afin que vous compreniez la démarche, je tâcherai de vous retranscrire fidèlement tout ce que nous avons vu avec la même humilité qui nous y a initialement conduit.

Nous étions partagés entre la peur de souscrire à un « safari social » façon les-blancs-riches-colonisateurs viennent voir des pauvres dans leurs conditions de vie pour faire une roman photo, et l’envie de voir plus loin que le Cape Town métissé et l’Atlantic Seabord blancs et riches que nous connaissions déjà. Cape Town n’est déjà pas fondamentalement représentatif de l’Afrique du Sud, il convient de ne pas oublier que les Township représentent 70 à 80% des habitations Sudafricaines, et de ne pas adopter la politique de l’autruche sur le sujet.

Ce qui a fini de me convaincre, c’est mon amie Julie, une étudiante Française rencontrée ici, qui m’a présentée Siviwe, un jeune homme de 26 ans, né à Langa, qui a monté son entreprise de guide à travers le Township. Un business reste un business, mais j’étais heureuse de traiter directement avec des locaux plutôt qu’avec des entreprises « de blancs » faisant leur marge sur le dos des habitants. La « visite » effectuée n’était d’ailleurs pas tant touristique qu’amicale. Siviwe connait tout le monde, te présente aux gens que tu croises, et a un mot gentil pour tous les enfants qui nous suivent tout au long de l’après midi.

Il me racontait par ailleurs que cette forme de « tourisme » présentait plusieurs avantages pour les habitants : cela contribuait à rassurer sur l’image du township et sur sa sécurité (qui est effectivement impressionnante pour le pays !), mais également pour les jeunes enfants, qui s’habituent ainsi à « voir des blancs » ; remettez-vous dans le contexte, les township avaient été initialement construit pour y parquer les noirs et gens de couleur à l’écart des blancs, et l’apartheid n’a été aboli qu’en 1994. Depuis, les township ne sont toujours habités que par des noirs, et peu de blancs s’y risquent en raison d’une crainte supposée pour leur sécurité. Les enfants ne sont pas scolarisés, ou alors dans des écoles aux alentours, et ne se mélangent donc pas aux blancs. Les blancs venant avec Siviwe sont donc regardés avec curiosité quoique bienveillance. Les plus jeunes se jettent dans vos bras, les plus âgés viennent vous prendre la main. Les adultes sont extrêmement avenants et viennent discuter avec vous, nous sommes donc loin des considérations sécuritaires dont nous avons pourtant tant entendu parler.

Langa est le plus vieux Township d’Afrique du Sud. Construit en 1927, il était initialement prévu pour accueillir 5000 personnes. Il compte désormais 50000 habitants, pour un nombre de logements équivalent. Les familles s’entassent donc dans des pièces communes. Siviwe nous a accompagnés dans l’une d’elle, d’environ 20m2, où logent à temps plein 3 familles. En moyenne une famille compte 3 à 4 enfants. Trois lits doubles, sur lesquels dorment les deux parents et le plus jeune enfant. Les autres enfants des couples dorment, eux, sur des matelas à même le sol. La seule maigre intimité possible reste donc de tendre des draps entre les lits. Les espaces « à vivre » étant extrêmement réduits, la vie du township est à l’extérieur. Les enfants jouent dans les rues (pavées, pour la plupart), de petites échoppent vendent de la nourriture, une rue centrale en compte une dizaine, constituant l’endroit où les jeunes peuvent trouver du travail à la journée. Le chômage constitue effectivement l’un des enjeux majeurs des township, avec un taux d’environ 50%, qui tombe à 30% si l’on comptabilise le travail non déclaré.

Siviwe nous apprenait enfin que la police, assez corrompue, tarde souvent à intervenir en cas de soucis dans le township. Il y a une espèce de conscience sociale extrêmement forte qui fait que si l’un des habitants est pris en train de faire une action légalement répréhensible, l’ensemble de la communauté viendra le rouer de coups. A la suite de quoi la police interviendra. (Parfois malheureusement uniquement pour ramasser un cadavre …)

La vie dans le township est source de fierté pour ses habitants. Il est vrai que cela ne ressemble en rien à la vie en ville. Les gens se connaissent tous, chantent, dansent, discutent et vivent les uns avec les autres. A la fin de l’apartheid, la jeune génération (la notre, celle des années 80) a eu une lourde pression sur les épaules : celle de connaître plus d’opportunités que les précédentes, dont celle de faire des études, et avec elle, acquérir une éducation, un travail, un salaire, et un statut social. Les jeunes doivent donc désormais soutenir financièrement leur famille, et améliorer notamment la maison, symbole d’ascension sociale. Ainsi le township est-il découpé en strates sociales, bien que l’on passe de l’une à l’autre sans transition. Le long de l’autoroute, on voit ce que l’on appelle les « shacks » qui sont le symbole même des bidonvilles, des taudis de tôle, de bidons en plastique, de bâches, de ferrailles. On aurait tort de croire qu’ils sont représentatifs du township dans son ensemble. Vivent en réalité ici la lower class, ainsi que les jeunes couples qui ne peuvent se résoudre à vivre dans les 20m2 dans des maisons bétonnées avec 2 autres familles. A la recherche de plus d’intimité pour construire leur propre famille, nous confiait Siviwe.

La Middle class possède des maisons bétonnées, d’aspect modeste. Les riches du township (médecins, avocats, grands sportifs) ont de jolies maisons qui n’ont rien à envier à nos zones pavillonnaires françaises, si vous voulez mon avis (vous l’aurez quand même). Ils restent vivre dans le township alors qu’ils auraient les moyens de vivre ailleurs, en ville, ou près de l’océan, mais aiment trop la vie de township pour en partir. Ils contribuent par ailleurs à créer l’espoir parmi la population d’une vie meilleure, en partant de rien. Ils créent enfin de nombreux emplois pour leurs voisins, emplois de maison, de jardinage, voiturier, entretien divers … Ils sont regardés par le reste du township avec une saine envie, contribuant à la motivation générale. C’est excessivement (positivement) étonnant ce rapport à la richesse, notamment au regard de la mentalité française.

Je vous laisse avec quelques photos, j’espère que vous saurez voir derrière la misère toute la gentillesse et la joie de vivre de la population, à laquelle mon appareil et moi-même ne rendons malheureusement pas un juste hommage.

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Ces métiers oubliés en France (1/2 – peut-être)

Le vin, le braai, les cocktails, le vin, encore le vin … On rigole, on rigole, mais comme nous cherchons à faire croire à nos parents que nous sommes des gens respectables, il est temps d’avoir l’air sérieux. Aussi, tel un Paul-Emile Victor des temps modernes, je vous propose une plongée dans les méandres de l’économie sud-africaine. Mais sauce Capital sur M6, on va pas non plus trop se fatiguer.

Un bref séjour dans le pays permet de constater l’existence de métiers à l’ordre du jour ici mais bien oubliés en France. Souvent dans le domaine des services, la persistance de ces emplois s’explique par de multiples facteurs : taux de chômage élevé (25%, bien au-delà de 30% dans les townships), emploi informel très développé, salaire minimum faible (moins de 160e/mois), et sûrement bien d’autres. Mais assez de baratin : en exclusivité pour vous, la liste tant attendue des métiers qui existent ici mais que l’on ne rencontre plus chez nous*.

1) Le pompiste

Je vais vous faire une confidence : j’ai un trouble du comportement, à la limite du pathologique, concernant la propreté. Alors forcément, devoir toucher une pompe à essence est un calvaire : « mon dieu, s’il n’y a pas de gant je vais devoir toucher le volant direct après, et si je veux me gratter la joue, les germes de tous les clients précédents vont élire domicile dans ma barbe, haaaa ! » Effrayant hein ? Je vous l’ai dit, c’est du domaine du médical. Fort heureusement, l’Afrique du Sud a la solution : le pompiste. Disponible dans toutes les stations-services, il accourt vers vous à votre arrivée et fera le plein pour vous, comme dans l’ancien temps de notre cher pays colonial. « Le plein d’Heavy-metal-free Unleaded, mon brave ». Un bon pourboire et il passera un petit coup sur votre pare-brise. Vous ne viendrez plus chez lui par hasard.

Trouvé sur http://thestar.blogs.com/. Assez représentatif bien qu’un peu bondé.

2) le monsieur pipi

Il me semble qu’aujourd’hui, la dame pipi ne se rencontre guère plus en France que dans les sketchs d’un mauvais humoriste (Note d’Emilie : et à la tour Eiffel …). Ici, non seulement il en existe encore mais, comble du modernisme et du post-féminisme réunis, des hommes sont également assignés à cette tâche ! Résultat : des toilettes éclatantes dans l’énorme majorité des lieux publics et des cuvettes sur lesquelles on jurerait pouvoir manger. Enfin, presque. Laissez un pourboire et, cette fois, le gentil monsieur vous apportera de quoi vous sécher les mains.

3) le monsieur-qui-te-lève-la-barrière

Je suis certain, cher lecteur, que tu as toi aussi connu ce long moment de solitude lorsque, à l’approche d’un parking et malgré tes contorsions digne d’un maitre yogi, ton bras tendu à travers la portière n’arrive pas à atteindre le petit bouton rouge pour lever la barrière automatique et dégager le chemin. Mais une fois encore, l’Afrique du Sud a pensé à toi. C’est ainsi que j’ai pu parfois observer des agents, dignes héritiers de nos chers gardes-barrières, dédiés à l’ouverture manuelle de ces satanés obstacles. Et par manuel, je n’entends pas vérification optique que ta tête n’a pas l’air menaçante puis pressage d’un bouton, non ! Comprends ici plutôt pression verticale vers le bas de tout son poids sur l’extrémité de la barrière pour la redresser. N’oublie pas de remercier le monsieur et de lui faire un sourire, c’est la moindre des choses.

4) le marshall

« Bordel à cul de pompe à merde ». C’est en ces termes – veuillez m’excuser pour cette familiarité – que j’exprime en général mon mécontentement lors d’une manoeuvre délicate en voiture. Mais grâce au marshall, finis les jurons. Cet homme a pour mission de vous trouver une place de parkings à l’approche d’une rue ou d’une zone commerçante. Il vous aidera également à réaliser ce créneau tant redouté en bloquant pour vous la circulation et en vous prévenant avant que vous ne fassiez une rayure de 40cm le long de votre voiture contre un pilier. Il surveillera également votre emplacement et éloignera les gredins cherchant à vous subtiliser votre précieuse auto. Seul bémol à ce bien beau métier : la plupart des marshalls n’ont aucun statut officiel et il arrive que ceux-ci se disputent la même zone. Dans ces cas-là, balancez vite le pourboire et barrez-vous en espérant que, dans la bagarre, aucun des deux ne meurent.

Un marshall en action. Source : l’appareil photo d’Emilie.

* La liste sera complétée, pour tous les autres métiers que j’oublie, par Emilie lors d’un prochain post (peut-être, si on n’oublie pas entre temps). Par ailleurs, je sais que des connards blasés nous lirons (je sais que tu t’es reconnu en lisant ça, même que ça te laisse un léger sourire de crispation) : non, je ne fais pas mon ingénu face à la situation éco d’un pays moins développé que le mien, ni ne suis engagé dans un safari social, merci.

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L’envers du décor

Vu de Paris, notre périple doit certainement paraître bien agréable : du vin, de la bonne bouffe, de belles plages, que demander de plus ? Mais je peux lire d’ici dans ton esprit, ami lecteur : « oh, encore des poseurs qui se répandent publiquement pour nous faire enrager ». Eh bien toi qui te dis cela, sache que tu as parfaitement raison.  Aussi, il est temps de rétablir quelques vérités. Car oui, tout n’est pas rose ici et notre doux quotidien d’expats occidentaux blasés connaît lui aussi quelques turpitudes et rencontre son joyeux lot de contrariétés. Halte à l’omerta, voici donc le top 6 des trucs vraiment chiants à Cape Town. Un post sponsorisé par Jean-Pierre Bacri.

n°6 – le climat

« Ouah, tu es en Afrique, ça va, tu n’as pas trop chaud ? » me demandent certains amis qui n’ont visiblement pas bien suivi leurs cours de géographie au collège. Non, ça va, merci, je n’ai pas chaud. Pas du tout même, bon sang ! Averses, vent, nuit très fraîche et j’en passe ponctuent depuis un mois notre séjour. L’hiver n’est bien sûr pas équivalent à ce que nous connaissons en France et nous avons profité de quelques jours très doux. Mais tout de même, on se gèle ! Tout cela ne serait pas bien grave si la vie culturelle à Cape Town était débordante, mais force est de constater que l’essentiel des activités sont extérieures. Et comme la météo prend un malin plaisir à se dégrader les week-ends, autant dire que je n’ai pas eu l’impression de profiter à fond de mes heures loin du bureau.

n°5 – le coût de la connexion à Internet

Je vais être très cash, cher lecteur : 65 euros les 10go de data en filaire, soit environ 2 semaines de connexion en se restreignant. Oui, un retour à 1999 à peu près. Avec ça, on peut oublier Youtube, Grooveshark, 9gag et tous ces sites vitaux à notre équilibre mental. Pas de Skype non plus, sous peine de mobiliser le PIB du Lesotho pour faire un coucou aux parents avec 4 pixels qui bougent toutes les 10 secondes. Idem pour les vidéos en ligne. Je ne te raconte pas à quel point ce sevrage est insupportable. J’y vois une atteinte aux droits de l’Homme, rien de moins.

n°4 – les légumes

Mais bordel, où sont-ils ? Ah ça, des boîtes de baked beans dégueulasses dont Gaspard ne voudrait même pas, on en trouve. En revanche il est quasi impossible de trouver en supermarché de beaux légumes frais , verts, craquants, sucrés, fondants. Quand on sait qu’ils constituent 80% de mon alimentation – car oui, je suis bio et frais, là réside le secret de ma carrure d’athlète – on prend la mesure de cette tragédie.

n°3 – le communautarisme

Je ne vais pas rentrer dans le détail parce que je sens bien que cette rubrique va totalement péter l’ambiance, mais franchement cette scission blancs/noirs est lassante. Au boulot, dans la rue, dans les quartiers, dans les produits de grande consommation, dans les journaux, à la télé, partout. Ca me rend triste.

n°2 – les chauffards et les piétons fous

Les infrastructures routières sont ici plutôt agréables : des voies goudronnées, bien régulières, de beaux panneaux, c’est vraiment superbe. Mais alors, zut quoi, que fait la police ? Les automobilistes se doublent à gauche, à droite, sans visibilité. Les piétons traversent n’importe où, n’importe quand et donnent l’illusion de se jeter sous vos roues. Les marchands ambulants et autres passants transportent des caddies en plein milieu de la route. Les bus publics, super gros et longs, n’hésitent pas à doubler et faire des queues de poisson, même dans un rond-point (si si). Si on ajoute à ça un éclairage public très défaillant et la conduite à gauche, autant vous dire que je ne sais pas comment je suis encore en vie aujourd’hui.

n°1 – les imprimés léopard

Mais que diable se passe-t-il dans le crâne des femmes ici ? Des gilets aux bottines en passant par les t-shirts, les collants, les sacs à main, les poches plastiques, les parapluies, les ombrelles, les foulards et j’en passe, absolument TOUT se porte avec ces foutus imprimés léopard. Autant te dire, j’ai l’impression parfois d’assister à un concours géant de la fille qui s’habillera le plus comme une cougar en fin de soirée. D’une façon générale, la mode féminine est atroce, et je pense clairement que pour un connard de français ethnocentré de ma trempe, ce simple point est un argument suffisant pour quitter cette ville et ne plus jamais y revenir.

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Vie quotidienne

Ah ben oui, mais c’est ça aussi, on commence un blog, on raconte une blague, on met une photo parce que ça nous occupe, et puis vient le temps de la vie quotidienne qui, d’une façon ou d’une autre mange les minutes plus vite que Rémy ne mange ses crackers (et c’est pas peu dire). 

Qu’est ce que j’ai fait depuis le 13 août ? 

Ben j’ai mangé un burger d’autruche (c’est fort goûtu) :

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J’ai testé les brochettes de crocodile (ça ressemble à du poulet un peu grassouillet) :

 

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Crédit Photo Alex, un Brésilien dont le TRAVAIL consiste à visiter des villes et en parler sur son blog : http://blog.panrotas.com.br/intercambiando (non ils ne recrutent plus, j’ai déjà demandé).

Mais attends j’ai pas fait que manger, par exemple je suis allée voir des os de baleines mortes au musée d’Histoire Naturelle Sud Africain : 

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Et puis aussi j’ai vu des pingouins trop choupinous :

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J’ai visité la plage de Muizenberg où de valeureux surfeurs affrontent quotidiennement l’océan indien dans leur plus belle combinaison :

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J’ai pris le train toute seule comme une grande sans me faire violer ni racketter :

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Je suis allée à la Old BIscuit Mill qui est le marché bobo du samedi matin à ne pas rater dans le quartier pourtant peu reluisant de Woodstock. Moustache, bretelles et chemise à carreaux de rigueur. Si tu es une fille tu peux porter un leggings, mais sans jupe par dessus, seulement un t-shirt large, sinon c’est tricher. Merci d’apporter tes Ray Ban de vue à monture large, également.

Je suis restée très sage malgré les multiples tentations divines : ImageImage

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Et nous avons enfin filé visiter les Jardins du Kirstenbosch, dès fois que ça me donne des idées, à moi qui ai tellement les pouces verts que je tue même mes bambous :

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On a finalement croisé les musulmans du Cap qui fêtaient la fin du Ramadan à SeaPoint :

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Qu’on a nous même célébré à notre façon : 

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Dans une prochaine note, Rémy vous parlera au choix du faible coût du travail en Afrique du Sud et de l’adéquation de ce principe à ses théories libérales au regard du marché de l’emploi, OU du fait que la mode SudAfricaine se résume à porter du léopard et qu’il est au bord de l’apoplexie, c’est vous qui voyez, comme à la StarAc, tapez 1 ou 2.

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Ascension du Lion’s Head

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Le jeudi 9 août est un jour traditionnellement férié en Afrique du Sud, l’équivalent de notre Journée de la femme, mais avec la possibilité de traîner au lit jusqu’à pas d’heure ce qui a quand même plus de gueule que les chaînes de mails pseudo chiennes de garde et les blagues bien lourdes des mecs qu’on se tape en France le 9 mars.

Toutefois le temps étant radieux, point de petit déjeuner au lit apporté par l’Homme qui bénéficie donc des 364 autres jours de l’année pour se célébrer, j’ai été cueillie à la fraîche par un « hey, et si on allait faire de la rando ? ». Qu’à cela ne tienne, j’ai maugréé tant que possible, mais ai finalement chaussé mes plus belles baskets et nous voilà partis.

Au début ça commence pépère le chat :

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L’ascension dure 3h aller/retour, sauf si tu as un enfant de mois de 5 ans, que tu es en béquilles, ou que tu y vas avec moi, auquel cas ça prend pas mal plus longtemps et t’en as vite marre de m’entendre me plaindre. 2 entorses plus tard et la certitude que tous les environs avaient compris que nous étions Français, thanxs to mon « putain mais meeeeeeeeeerde ! » quand il a fallu descendre la paroi montagneuse à l’aide de minuscules poignées et d’une pauvre chaîne en fer forgée.

Aucune barrière de sécurité au cours du trajet, la descente est à pic, et l’on vous déconseille d’avoir le vertige. On vous déconseille aussi d’y aller seul, je suppose que c’est pour que vos amis se foutent bien de votre gueule quand vous roulez-boulez tout du long.

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J’exagère pas mal, à un moment donné, ya quand même un cordon de sécurité (en barbelés) :

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Je vous laisse avec une photo de la vue, qui était quand même pas vilaine, même si bon vous avez qu’à regarder google image avec le ventilateur dans la tronche, et vous pourrez ouvrir un blog pour dire que vous l’avez fait.

La bise !

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PS : celle-là c’est gratos, c’est juste pour faire peur à mon papa qui a le vertige.

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Arrivée à Cape Town

L’angoisse de la page blanche de ce nouveau blog, je ne sais pas par où commencer pour vous conter nos aventures.

« De tous temps, les hommes en Afrique du Sud… » (Terminale B)

« L’afrique du Sud. Nous verrons dans un premier temps l’Afrique (I), puis le Sud du continent (II) » (1ère année de fac de Droit)

« L’Afrique du Sud, terre de contrastes… » (Sciences Po).

En réalité nous avons commis pour ce voyage ce que nous ne devrons pas réitérer lorsque nous aurons un enfant : lire trop d’ouvrages sur le sujet. Nous sommes partis avec de nombreux a priori sur cette destination qui – comme vous le savez sans doute – s’est décidée à la dernière minute.

L’Afrique du Sud, en quelques chiffres dans le dernier ouvrage que j’ai eu le temps de lire dans l’avion (12 h de vol sans compter notre escale Néerlandaise), c’est :

– 1 219 090 km2 ;

– 50 millions d’habitants ;

– 11 langues officielles ;

– Une espérance de vie de moins de 50 ans ;

– 12% de la population atteinte du VIH ;

– 23.5% de taux de chômage ;

(chiffres de 2011)

Les ouvrages traitent également tous du taux de délinquance extrêmement élevé, ce qui n’était pas de nature à rassurer nos mères respectives (coucou maman !).

En réalité nous avions réservé un hôtel en centre-ville pour notre première nuit, puis quatre nuits chez une adorable jeune femme qui vit à Sea Point, sur la côte Atlantique (Atlantic Seabord) de la ville. L’hôtel nous avait fort heureusement envoyé un gentil taxi qui tenait notre nom sur une pancarte à la sortie de l’aéroport – je crois que tu deviens vieux lorsque quelqu’un t’attend avec une pancarte à l’aéroport, et c’est la deuxième fois que cela m’arrive cette année… La conduite à gauche à manqué de me tuer lorsqu’au premier virage j’ai poussé le cri anxieux de celle se croyant à contresens. Ce sentiment ne m’a malheureusement toujours pas quitté une semaine après notre arrivée, ce qui causera à notre voiture de location un premier petit incident, 10 minutes à peine après avoir quitté l’agence de location… (à ce propos, si vous savez comment enlever ces traces noires sur la carrosserie, histoire que nous n’y laissions pas notre caution….)

La ville se distingue très clairement en quartiers occupés par des types de population différents. La côte Atlantique sur laquelle nous avons eu l’occasion de vivre quelques jours, est sublime ! Des palmiers, une « promenade » tout le long de la côte, une vue à couper le souffle, et des immeubles avec de grandes verrières pour ne rien manquer du spectacle. Ici vivent clairement les blancs fortunés de Cape Town. Le Centre ville appelé le City Bowl est largement plus métissé. De grands buildings côtoient des immeubles de taille plus modeste, les avenues principales sont larges et croisent d’autres rues toujours à angle droit, ce qui donne sur une carte un découpage très américanisé où il est assez aisé de se repérer. Les commerces sont principalement des cafés/restaurants, des échoppes de réparation de téléphones portables, et quelques supermarchés. Autant la côte Atlantique est très calme et apaisante, autant le centre-ville fourmille de monde, de couleurs, de bruits, de klaxons, et d’odeurs émanants des petits restaurants take away. Enfin, autour de la ville se découpent certains quartiers dits résidentiels, très distincts également. Vredehoek par exemple est un quartier qui semble destiné à une population blanche middle class, tandis que Woodstock est un quartier très majoritairement noir où il est peu conseillé de traîner, à l’exception d’un petit « Center Market » composé de hipsters blancs où la tenue réglementaire semble être la barbe de 3 semaines et la chemise à carreaux. Le frisson du bobo en somme.

L’infrastructure ferroviaire est assez pauvre en Afrique du Sud et il nous a de toutes façons été déconseillé de prendre le train en tant que touristes à cause de l’insécurité ambiante. Tous les travailleurs ici disposent de leur propre véhicule, les transports en commun étant encore quasi-inexistants, même s’il semble y avoir eu une amélioration notable depuis la Coupe du Monde de 2010. Si l’on ne dispose pas de sa propre voiture, le moyen le plus sympathique et le plus « local » de rallier ces quartiers les uns aux autres reste encore de prendre les mini-bus taxis. A ne pas confondre avec les « metered taxis » tels que nous les connaissons en Europe. Les mini-bus taxis sont des petites fourgonnettes aménagées en petits bus pouvant contenir une douzaine de personnes, et que nous connaissons en France plutôt pour leurs occupantes à soupirs tarifés. Ces mini-bus circulent partout dans Cape Town, les quartiers et la côte Atlantique, et klaxonnent à tout va. Un « rabatteur » (même si le terme n’est pas des plus seyants) assis à côté du conducteur hurle à la cantonade la destination du mini-bus. La cantonade en question étant principalement les personnes qui marchent sur les trottoirs. (La mentalité automobile est tant intégrée en Afrique du Sud que si vous êtes un piéton, vous êtes nécessairement à la recherche d’un mini-bus ou d’un taxi.) Vous les hélez donc d’un bras levé, et ils s’arrêtent sur le bas côté à votre hauteur. Vous montez à l’intérieur vous installer, et payez le trajet (entre 50 et 60 centimes d’euros pour le trajet, quelle qu’en soit sa durée) en donnant votre obole à la personne devant vous qui se chargera de la passer à la personne devant elle et ainsi de suite jusqu’au chauffeur. La monnaie éventuelle vous reviendra par le même chemin. Pas de billet délivré ni à composter ! Pour vous arrêter, demander au « rabatteur » de faire arrêter le mini-bus à l’endroit qui vous sied le plus. De jours en jours, nous avons compris que ces mini-bus ont plus ou moins un itinéraire fixe avec un terminus donné, inscrit sur l’arrière de leurs fourgonnettes. De même, leurs points de départs sont toujours les mêmes, en fonction du quartier dans lequel ils se rendent. (Pour les touristes qui passeraient un jour éventuellement sur ce blog, à l’angle de Strand Street et d’Adderley Street, les mini-bus vont à Sea Point. A l’angle de Darling Street et du Flea Market, les mini-bus vont vers Vredehoek. Vous y trouverez également des « metered taxis »).

Concernant l’insécurité, il faut dire que le site du MAE sur le sujet est relativement anxiogène, et que notre visite au Consulat de France à Cape Town n’a pas arrangé la donne, la femme nous recevant nous rabrouant vertement lorsque nous avons sorti – à l’intérieur du Consulat ! – nos passeports, de peur de nous « les faire voler »…

En réalité, il faut bien reconnaître qu’il existe une ambiance très particulière qui ne correspond à rien que je ne connaisse en France – il faut dire qu’habiter le 14è arrondissement ne fait pas non plus particulièrement de moi une baroudeuse aguerrie. Toutefois, de simples précautions permettent de réduire le risque de façon importante : Rien dans les poches arrières du jean, les choses importantes (clefs/téléphone dans les poches avant). Dans le sac, que des choses sans grande valeur afin de ne pas pleurer dans le cas d’un vol à l’arrachée. Si l’on conduit, les portières doivent toujours être fermées, les fenêtres également ou alors un mince filet ouvert afin de laisser passer l’air, mais pas plus d’un doigt. N’accepter aucune aide et vérifier que l’on est bien seul lorsque l’on retire de l’argent aux distributeurs, ne pas sortir d’appareil photo ou son téléphone de façon trop ostensible, particulièrement en centre-ville. Enfin, et c’est il me semble la seule chose vraiment pénible ici bien qu’on s’en accommode : il existe un vrai couvre-feu à la tombée de la nuit qui arrive malheureusement très tôt en cette période hivernale (environ 18h). Les journées commencent dont assez tôt, les gens commençant à 8h le matin (coucou les copains parisiens qui bossent dans la com’ et commencent vers 10h30 !), et se terminent vers 17h. Entre 17 et 18h les magasins ferment, les gens rentrent chez eux, et entre 18h et 18h30, les derniers retardataires pressent le pas. A partir de 18h30, il n’y a plus personne dans les rues, sauf quelques personnes louches dont on ne voudrait pas croiser la route. Il semblerait qu’il existe toutefois une parade à ce couvre-feu : sortir en groupe, c’est-à-dire au moins à 4 ou 5 personnes. Cette première semaine ici ayant été consacrée à nous trouver un appart / une voiture / du crédit téléphonique et internet / visiter un peu la ville, nous n’avons pas eu l’occasion de nous lier d’amitié avec plusieurs personnes, c’est pourquoi je n’ai pas encore pu valider cette théorie.

Cela dit, il faut bien reconnaître que la paranoïa est une maladie contagieuse, et qui ne repose sur rien de concret, puisque depuis notre arrivée, nous n’avons eu affaire qu’à des gens charmants qui se sont proposés de nous aider pour tout un tas de choses.

A suivre pour nos prochaines visites : Robben Island (l’Ile sur laquelle N.Mandela a été emprisonné une bonne partie de sa vie), Stellenbosch (les vignobles), monter en haut de Table Mountain et du Lion’s Head, aller au Cap de bonne Esparance et au Cap des Aiguilles (point le plus au sud su continent Africain, et point de jonction entre l’Océan Atlantique et l’Océan Indien), voir la plage des Pingouins, visiter une réserve d’animaux sauvages…

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